Cette affaire a suscité des inquiétudes parmi les critiques du gouvernement quant à une répression à l’approche des élections nationales en Ouganda au début de l’année prochaine.
Un juge ougandais a refusé d’accorder une libération sous caution à Kizza Besigye, figure de l’opposition de longue date, emprisonné depuis près de neuf mois pour trahison.
Le juge Emmanuel Baguma a déclaré vendredi que la période maximale de 180 jours avant l’octroi d’une libération sous caution obligatoire n’avait commencé à courir qu’à son renvoi devant un tribunal civil le 21 février, ce qui signifie qu’il lui manque 12 jours pour remplir les conditions requises pour obtenir une libération sous caution.
Ses avocats ont plaidé pour sa libération sous caution automatique, car il a passé plus de 180 jours en prison sans que son procès n’ait commencé.
Cette affaire a suscité des inquiétudes parmi les détracteurs du gouvernement, notamment le chef de l’opposition Bobi Wine, et les groupes de défense des droits de l’homme, quant à la répression qui pourrait être menée à l’approche des élections nationales ougandaises du début de l’année prochaine, lors desquelles le président Yoweri Museveni, 80 ans, brigue un nouveau mandat.
Le gouvernement nie avoir pris pour cible des figures de l’opposition et affirme que toutes les personnes arrêtées ont commis des crimes.
Quatre élections perdues
Ancien allié et médecin personnel de Museveni, Besigye s’est présenté contre le président sortant lors de quatre élections.
Il a perdu toutes les élections, mais a rejeté les résultats et a dénoncé des fraudes et des intimidations électorales. Besigye n’a pas indiqué s’il se représenterait.
Besigye a été arrêté à de nombreuses reprises au fil des ans, notamment en 2022, pour incitation à la violence.
Besigye, qui nie tout acte répréhensible, a été renvoyé de force en Ouganda depuis le Kenya voisin en novembre de l’année dernière et a d’abord été inculpé devant un tribunal militaire, avant que son dossier ne soit transféré à un tribunal civil.
